Griffonné à la vitre d'un train sur le retour, un 23.04.13 à 20h02.
Je pense à toi. Dans ce wagon qui file, j'observe sous un ciel lunaire
les derniers éclats du soleil magnifier ces terres fertiles et je pense à
toi. Devrais-je dire, je n'ai cessé de penser à toi. Et dans le métro
parisien, lorsque l'on m'a demandé comment j'allais appeler le petit
cyprès posé à côté de moi je n'ai pas songé à lui trouver de nom. J'ai
juste pensé à toi. A ton visage caressant ses branches. A ta phrase "je
le fais sur l'arbre pour ne pas le faire dans tes cheveux". Mais je t'en
prie, fais-le. Je veux ta figure plaquée contre ma peau, ta salive
m'imbiber et tes crocs se planter en moi, je veux que l'on s'imprègne de
toute cette matière qui nous a réuni ici. En silence. Je crépite de
désirs qui naissent et qui ne s'éteignent pas. Me plonger dans tes bras.
Dans ton être entier.
Outre cette bouche sèche et carbonisée
qui s'est rappelée à moi durant tout le weekend, je me suis remémoré
m'être littéralement ébouillantée la lèvre inférieure un soir dans ma
cuisine lors de nos retrouvailles de février parce que c'est ça.
J'essaie de temporiser, de tenir des discours raisonnables mais ça me
brûle les lèvres de te dire. De me contenir, de toutes ces envies qui
m'implosent l'intérieur ne pouvant se libérer en bonne et due forme.
J'ai bien conscience que tomber d'amour n'est encore qu'une question de choix.
Celui de se laisser glisser ou pas lorsqu'on le voit arriver.
En cela, je te demande pardon.
Tu
m'avais prévenue et bien que durant deux ans j'ai su me préserver des
dérives du cœur, je me suis laissée doucement glisser lorsque tu t'es
ouvert à moi. Pardon. Je t'aime. Pardon de ne pas respecter tes
décisions. Pardon de ne pas avoir envie de t'écouter, même si c'est
sage. De souhaiter si ardemment consumer cet amour. Tu l'as peut-être
senti. M'embraser à ton toucher et tous ces élans qui me claquent à la
gueule lorsque je croise la bienveillance de ton regard. Parce que,
sincèrement, je ne souhaite rien t'imposer. Dans cet institut de
coiffure, assise immobile en face du grand miroir, la même chanson que
devant la part de pizza. "How deep is your love". Je ne sais pas. Ça se calmera
peut-être dans les jours qui viennent, qui sait. Je veux bien tenter
d'apaiser mon émoi s'il est source de problèmes. Même si, fondamentalement, j'ai surtout envie de le vivre.
Allez, je reste ouverte aux solutions que je n'envisage pas.
Parce que, probablement que je t'aime plus que tout ça.
J'avais juste besoin de te le dire.
Ne t'en fais pas.
Je continue de veiller sur toi.
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Du temps à tuer?