samedi 24 mai 2014

Une belle personne

Je suis encore tombée furtivement amoureuse aujourd'hui.
C'est pas comme si ça m'arrivait quotidiennement depuis que le printemps avait pointé le bout de son nez, n'est-ce pas?

C'est marrant, ça s'est fait de manière assez frontale.
Plusieurs années que mon acolyte musicien me vantait les mérites de cet homme incroyable, formidable, dont les actions sont vraiment estimables et utiles pour tous, qui en plus était un humain au top, comme-ci, comme ça, blablabla. J'avais parlé à mon acolyte de certains projets concernant la Terre qui me tenaient à coeur, il m'avait alors redirigée vers cet homme qui effectuait déjà un travail similaire. J'ai alors dû visionner quelques vidéos de ses interventions et bon, même si ça m'avait fait un petit quelque chose, fondamentalement, je n'y ai pas prêté plus d'attention. D'autres connaissances m'avaient alors fait passer des invitations (je n'avais pourtant rien demandé) pour des conférences auxquelles il participait, je n'y étais pas allée.

C'est là que je me dis, quand même Anne, ne sens-tu pas les rencontres qui se trament depuis un moment et qui attendent, gentiment, que tu te sentes prête? Toutes les mains que l'on te tend afin que tu sortes chaque jour de ton petit nid douillet, de tes habitudes, te balancer dans l'imprévu qui a de la suite dans les idées et qui t'ouvre grand les bras?

Bref.

Il était là, cette après-midi.
Moi j'étais sur scène, lui derrière son stand. Un horaire pourri et complètement bâtard, où il y avait plus de monde dans le staff que dans le public. Puis, comme une fleur, il s'est avancé avec son espèce de sweat enroulé autour de la tête, avec son grand sourire, il s'est appuyé contre les barrières et il m'a regardée. J'étais en train de murmurer "s'il te pl@it viens d@nser" et il n'y avait que lui pour recevoir. Cela a duré une moitié de chanson, puis me rendant compte de l'intrusion publique dans ces sphères de l'intime, j'ai repris mes esprits et le cours de la musique.

A la sortie de concert, il a été le premier à venir nous saluer. Nous nous sommes mutuellement présenté et cela a été direct. Il a commencé par "Mais on ne s'est pas déjà rencontré, en fait?". L'éclat dans le regard. Lui en face de moi, il se passait un truc inaudible qui criait "j'ai envie de te connaitre". Je ne sais pas pourquoi, dès le début de l'échange, je lui ai demandé s'il écrivait des textes. Ça l'a étonné, évidemment. Surtout qu'il avait une trentaine de paroles en stock. Il m'a questionnée "Comment tu as rencontré ton acolyte? Depuis combien de temps tu le connais?". Depuis toujours, puisqu'il m'a vue naître. "C'est un peu comme ton grand frère, alors?". Tiens, j'avais jamais vu ça comme ça.

- Pas vraiment, mais c'est une relation particulière. Tu sais, on est né le même jour lui et moi.
- J'imagine que vous n'êtes pas de la même année...
- Oui, on a ** ans d'écart...
- Et d'ailleurs, quel est le jour?

Alors ça me fait doucement rire, parce que d'habitude c'est moi qui pose cette question. Après je rentre chez moi toute jouasse et je plonge dans les cartes du ciel ainsi que les calculs de compatibilité.
D'accord, c'est une sale manie. Je plaide coupable.

- Pourquoi tu veux savoir? Tu es calé en astrologie?
- Non, c'est juste qu'on en a pas mal parlé hier avec un ami et voilà. Je lui disais que je trouvais ça peut-être plus judicieux, quitte à regarder les cartes du ciel, de se pencher sur celle de notre conception plutôt que celle de notre naissance.
- C'est sûrement aussi significatif, mais la naissance a tout autant son importance, puisque malgré les 9 mois de gestation, il reste une bonne part d'imprévisibilité. C'est probablement nous qui choisissons la date de notre naissance...

Il avait l'air d'acquiescer. En quelques phrases, nous avions compris que notre chemin de réflexion était similaire. Entente silencieuse. Puis il m'a parlé de mes chansons. De la première, qui l'avait particulièrement touché, il m'en a fait une analyse assez détaillée et intérieurement j'étais plutôt heureuse que quelqu'un écoute de la sorte, dès les premières notes. Il m'a dit qu'il aimait ces échanges spontanés avec les gens, les rencontres de la vie, et que j'avais l'air d'être une belle personne.

Ça m'a un peu émue.


A suivre, peut-être...

2 commentaires:

  1. C'est pour le titre, c'est trop chouette, les enfants ont ce don pour les secrets & les cachettes (enfin pas tous) & moi aussi j'en ai gravie des montagnes pour y déposer au creux d'un tronc un truc honteux ou sentimental ou bien les deux et y faire des cataplasmes de boue. Ouais. On devrait le faire plus souvent, ça & l'Histoire de la langue qui tourne 7 fois dans la bouche.

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    1. Tu l'as vu le film, 2046?
      La première fois, je me suis arrêtée au bout de 40 minutes, en me disant qu'il n'irait jamais nulle part. Puis des années plus tard, je me suis décidée à regarder la suite. La bonne claque. Une histoire d'un autre monde, dans les émotions qu'elle soulève.

      Quand j'étais petite, je dessinais par terre à la craie des dimensions parallèles et je sautais à pieds joints dedans pour y entrer. Aujourd'hui, je surfe sur le net.

      Pas le même délire.

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Du temps à tuer?