lundi 1 septembre 2014

Comme un lundi

C'est dingue comme ça affecte directement mon appétit.
Cela fait une heure que je cuisine et maintenant que je raccroche le téléphone, je n'ai plus faim.

- C'est vrai qu'on ne s'est pas recontacté depuis alors ça fait un peu bizarre. Je t'ai appelée, j'ai pas trop réfléchi. J'avais envie de prendre de tes nouvelles. J'espère que ça ne te dérange pas...

Il était en train de se justifier maladroitement sans que je ne lui demande quoi que ce soit. J'ai eu quelques éclats de rire. Je lui ai soumis qu'il avait quatre heures pour me rendre sa rédaction au propre. Quand je lui ai demandé comment lui allait, il m'a répondu "ça va" trois fois d'affilée. Après mes petites taquineries, il a rétorqué qu'il était difficile de répondre autre chose que "ça va" sans développer la question. Je lui ai donc proposé de développer la dite question prochainement, autour d'un verre. Ça a eu l'air de lui plaire. Mais en fait je ne sais pas trop.

Un mois pile.

Ma mère m'avait conseillée, lors d'une précédente rupture :
- Laisse couler. Laisse les hommes faire le chemin dans leur tête et dans leur cœur. Si au bout d'un mois ils reviennent vers toi, c'est qu'ils auront compris que tu leur manquais et quels étaient leurs véritables sentiments.

Un mois pile.
La date limite de péremption.

Marrant. Aujourd'hui, à l'éternel "comment ça va?", j'ai répondu "mieux".
Et je l'ai pensé.

C'est peut-être pour ça.

J'ai quand même l'impression que le destin me chie dessus, comme un vulgaire pigeon me narguerait en prenant son envol. De la merde devant les yeux, me remettre dans le brouillard que je parvenais à peine à dissiper. Alors, bien sûr que tout ce temps, j'étais en convalescence. Bien sûr que tout ça, c'est pour me tester. Pour vérifier la véracité de mon "mieux" au fatidique "comment ça va?".

Mon bel argentin, tu sais quoi?
C'était plus dur que je ne le pensais.
La rupture.
Plus profond, plus coriace, plus acéré dans mes failles qu'anticipé.
J'avais beau avancer que j'y allais à la cool, sans projeter quoi que ce soit d'illusoire entre nous, au final, je me suis accrochée comme une connasse (bonjour à elle). Et ça m'a bien fait mal. Pour ce que ça valait.

Mais c'est toujours comme ça, n'est-ce pas?
Je m'ouvre à quelqu'un, et tu reviens.
Ce doit être dans l'air.
Une vieille odeur de lâcher prise qui te fait revenir à la charge.
Et à chaque fois, c'est le même choix.
Entre celui qui m'émeut, et celui qui me fait vibrer.
Entre celui qui me fait du bien, et celui qui me plait.

Fais chier, t'entends?
On ne peut pas tout avoir à la fois?


Let It Die by Feist on Grooveshark

2 commentaires:

  1. C'est toujours la même rengaine : ils reviennent pile au moment où on commence à se sentir mieux, apaisée, réaliste face à ce qui s'est passé. Ils le font exprès, ce n'est pas possible autrement. Souvent, ils le font juste "pour voir" alors que nous on espère comme des connasses..Arrêtons d'être des connasses, ouvrons un peu les yeux, on le sent, dès le début d'une relation, si ça va marcher ou non, mais on ne s'écoute pas, on reste "parce qu'il est beau", "parce qu'il est tellement intelligent" etc Fuck. Écoutons-nous et arrêtons de nous voiler la face. (Je vais écrire prochainement un billet à ce sujet, tu me diras ce que tu en penses).

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    1. Ils doivent le sentir. Ce lien qui se distend peu à peu. Ils s'y étaient habitués alors inconsciemment, ils s'y accrochent.
      Mais on grandit quand même, non?
      Pour ma part, je ne me jette plus dans des relations si je sais qu'elles ne peuvent fonctionner dès le départ, à moins que ce soit un choix partagé. Après, tout dépend des priorités. L'erreur pour l'argentin a été de penser que le fait qu'il ne soit pas prêt n'était qu'une question de temps. Et qu'on passerait ce cap là ensemble. Moi j'étais la transition. Pas la résolution. Ça je le savais. Ce qui m'a induit dans le trouble, c'était la densité de l'attirance mutuelle. Et toutes les manies, les valeurs, l'humour, les hobbies, la réflexion, le mode de vie que l'on avait en commun. Quand je pense qu'il m'a quittée parce que c'était trop intense! C'est la première fois qu'on me la fait, celle là.

      J'ai hâte de lire ton billet. Mais du coup, tu prépares tes articles vachement à l'avance?

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Du temps à tuer?